Quelle section de câble choisir ? Guide complet + tableaux NF C 15-100

Apprenez à choisir la bonne section de câble selon puissance, distance et norme NF C 15-100. Tableaux pratiques, conseils sécurité et erreurs à éviter.

10/20/20255 min read

cables électriques de différentes sections
cables électriques de différentes sections

Les fondamentaux : section, intensité et chute de tension

Définitions rapides

La section (mm²) est la surface du conducteur. Plus elle est grande, plus la résistance est faible et plus le câble peut transporter de courant sans échauffement excessif. L’intensité (A) correspond au courant demandé par le circuit. La chute de tension est la perte de tension entre l’origine et l’extrémité du circuit ; elle augmente avec l’intensité, la longueur et diminue quand la section augmente.

Méthode en 3 étapes

  1. Estimez la puissance (W) → calculez l’intensité (I = P/U).

  2. Relevez la longueur aller simple (multipliez par 2 pour l’aller/retour).

  3. Choisissez une section assurant une chute de tension ≤ 3 % sur circuits terminaux (et une protection adaptée).

Rappel sécurité : le disjoncteur ou fusible doit être coordonné à la section pour déclencher avant toute élévation dangereuse de température.

Norme NF C 15-100 : l’essentiel à connaître

La NF C 15-100 encadre les sections minimales, les circuits dédiés (plaques, chauffe-eau, LL…), la protection différentielle 30 mA pour les personnes, le nombre de prises par circuit et les limites de chute de tension. Respecter ces points garantit conformité et sécurité.

  • Éclairage : section minimale 1,5 mm², protection ≤ 16 A (selon montage).

  • Prises non spécialisées : généralement 2,5 mm² avec disjoncteur 20 A (ou 1,5 mm² / 16 A avec nombre de prises limité selon la configuration).

  • Circuits dédiés : plaques, four, LL, etc., avec section et disjoncteur appropriés.

  • Chute de tension : viser ≤ 3 % sur circuits terminaux pour le bon fonctionnement des appareils.

Astuce : en cas de longueur importante, montez d’un cran de section pour rester dans les tolérances.

Risques d’une section inadaptée

Section trop faible → échauffement, dégradation de l’isolant, déclenchements intempestifs, perte de performance (sous-tension) et, au pire, incendie. Des connexions mal serrées aggravent l’échauffement local. Un simple changement de section peut supprimer un point chaud récurrent.

Quelle section de câble choisir selon l’usage

Repères domestiques courants

  • Éclairage → le plus souvent 1,5 mm² (protection adaptée).

  • Prises générales2,5 mm² (disjoncteur 16–20 A selon montage).

  • Appareils puissants (sèche-linge, four, plaque, radiateurs) → 4 à 6 mm² et protection coordonnée.

Ces repères restent indicatifs : tenez compte de la puissance nominale et de la distance (chute de tension).

Influence de la longueur : viser ≤ 3 % de chute

Plus le câble est long, plus sa résistance augmente → la tension en bout chute. En monophasé 230 V, viser une chute ≤ 3 % sur les circuits terminaux est une bonne pratique. Si la distance est importante (garage, dépendance), surdimensionnez la section (ex. passer de 2,5 à 4 ou 6 mm²).

Tableau simplifié (indicatif)

Hypothèses : circuits monophasés 230 V, chute ≈ 3 %, pose standard. À faire valider pour les cas sensibles.

Puissance approx. (W)Distance aller simple (m)Section conseillée (mm²)Protection habituelle (A)≤ 1 500≤ 101,510–161 500 – 3 500≤ 202,516–203 500 – 5 500≤ 25420–255 500 – 8 000≤ 30625–328 000 – 11 000≤ 401032–40

Ce tableau ne remplace pas un calcul précis de chute de tension ni la lecture de la plaque signalétique des appareils.

Cas particuliers : moteurs, plaques, chauffe-eau

  • Moteurs (pompes, compresseurs) : fort inrush (×3 à ×7). Prévoyez une marge de section et une courbe de disjoncteur adaptée.

  • Plaques de cuisson : souvent 6 mm² avec disjoncteur 32 A, circuit dédié. Vérifiez la plaque signalétique (certains modèles très puissants exigent des schémas spécifiques).

  • Chauffe-eau : ballon 2–3 kW → 2,5 mm² en général ; instantané ≥ 9 kW → souvent 10 à 16 mm² (à confirmer selon schéma et longueur).

Matériaux et types de câbles

Cuivre vs aluminium

Cuivre : meilleure conductivité, fiabilité, connexions plus stables → recommandé en habitat.
Aluminium : plus léger/économique pour longues liaisons ou fortes puissances, mais nécessite une section supérieure et des accessoires adaptés (bornes compatibles, graisse antioxydante) et un suivi rigoureux.

Rigide, multibrin, gainé : quel usage ?

  • Rigide : liaisons fixes/encastrées, tableaux.

  • Multibrin : appareils mobiles ou soumis aux vibrations (embouts sertis).

  • Câbles gainés (R2V, H05VV-F, H07RN-F…) : tirage facilité, environnement spécifique (intérieur/extérieur/industrie).

Conseils de pose pour limiter les pertes

  • Réduisez les longueurs et les détours ; placez les tableaux aux points centraux quand possible.

  • Soignez les connexions : serrage correct, bornes adaptées au type de conducteur.

  • Évitez les faisceaux trop denses (échauffement cumulatif) ; adaptez la section si câbles groupés.

  • Visez ≤ 3 % de chute sur circuits terminaux ; augmentez la section si la distance est grande.

Coût vs performance : trouver le bon compromis

  • Standardisez : 1,5 mm² éclairage, 2,5 mm² prises, ≥ 6 mm² gros appareils (à ajuster selon distance).

  • Sur les liaisons critiques et longues, un cran de section en plus coûte moins cher que de refaire l’installation.

  • Privilégiez des câbles et appareillages normés, compatibles avec la NF C 15-100.

Quand consulter un professionnel ?

Modifications de circuits principaux, appareils très puissants, longueurs importantes, doutes sur le tableau, symptômes (prises chaudes, disjoncteurs qui déclenchent, odeur de brûlé, lumière qui vacille) : faites intervenir un électricien certifié. Il validera le choix de la section, la protection et la conformité NF C 15-100.

FAQ – vos questions fréquentes

Éclairage : 1,5 mm² ou 2,5 mm² ?

En logement, 1,5 mm² avec protection adaptée est la pratique courante. Passez à 2,5 mm² si la longueur est importante ou si l’environnement l’exige.

Prises : 1,5 mm² en 16 A ou 2,5 mm² en 20 A ?

Les configurations 2,5 mm² / 20 A sont très répandues. Certaines dispositions admettent 1,5 mm² / 16 A avec un nombre de prises limité par circuit. Vérifiez votre cas vis-à-vis de la norme.

Chute de tension : 3 % ou 5 % ?

Visez ≤ 3 % pour les circuits terminaux afin de préserver le bon fonctionnement des équipements. Montez la section si la distance est grande.

Plaques de cuisson : quelle section ?

Très souvent 6 mm² avec disjoncteur 32 A et circuit dédié. Contrôlez toujours la plaque signalétique de l’appareil.

Cuivre ou aluminium ?

Le cuivre reste la référence en habitat. L’aluminium peut être pertinent pour longues liaisons/fortes intensités, avec section majorée et connectique adaptée.

À retenir : pour déterminer quelle section de câble choisir : calculez l’intensité, considérez la longueur et vérifiez la chute de tension (≤ 3 %), puis coordonnez la protection avec la section — le tout dans le cadre de la NF C 15-100.

Besoin d’un avis pro ? Pour un appareil puissant, une longue distance ou un doute sur la conformité, faites valider votre dimensionnement par un électricien certifié NF C 15-100.

Quelle section de câble choisir ? Méthode simple, tableaux et sécurité (NF C 15-100)

Quelle section de câble choisir sans risquer la surchauffe, les pertes et l’insécurité ? La réponse tient en trois paramètres : intensité (A), longueur de câble et chute de tension. Ce guide synthétise les principes, les exigences de la NF C 15-100, des tableaux pratiques et des cas particuliers (moteurs, plaques, chauffe-eau) pour dimensionner sereinement vos conducteurs.